Merci Jacques Prévert

« Ce qui tombe sous le sens rebondit ailleurs »

Cette remarque de Jacques Prévert doit inciter chacun de nous à ne pas trop simplifier les choses. Et ce, alors que la tentation est quotidienne. Et ce, alors que les réseaux sociaux, de plus en plus fréquentés, sont la caricature de la réaction à chaud simpliste et superficielle.

Certes les occasions sont nombreuses de se gausser de telle ou telle attitude de nos responsables politiques ou économiques. Certes les motifs de découragement peuvent être nombreux, lorsque beaucoup de nos concitoyens ont le sentiment que nos valeurs sont bradées ou que nos impôts sont gaspillés.

En outre l’étalement de certaines richesses ou les comportements de tel ou tel leader d’opinion ou d’image, alors qu’ils devraient être montreurs d’exemple, peuvent légitimement provoquer de la déception, de l’énervement ou de la colère.

Malgré tout, la supériorité de l’être humain, ce doit toujours être la réflexion. La différence entre le citoyen et « le consommateur d‘actualités » ce doit être l’expression d ‘une pensée formée. Cela ne signifie en rien une pensée formatée, un unanimisme réducteur, antidémocratique, mais fait apparaître l’exigence d’une préférence pour le fond au détriment de la forme.

Juger superficiellement, caricaturer, rire de tout, et souvent de rien…conduit à ne plus établir de hiérarchie dans le débat quotidien. Les valeurs collectives, l’histoire, les institutions ont donné et donnent un sens à notre vivre ensemble, et vont au-delà des apparences du simple bon sens. Surtout lorsqu’on met ce dernier « à toutes les sauces », le risque est grand de passer à côté de la réalité des choses, et de mal rebondir…

Au moment où le « deep learning » permet à l’intelligence artificielle d’être de plus en plus performante, il faut que chaque personne fasse davantage l’effort de se former, et de réfléchir à la complexité du monde. Courage citoyen.